Salle de sport éléphantesque sur invitation de la Villa Noailles
BRILLANCES URBAINES
Uniqlo Samaritaine 2021
Avec le soutien d’Uniqlo, le duo d’artistes et designers Céline Thibault et Géraud Pellottiero propose une installation appelée Brillances urbaines, une proposition toute en verticalité dialoguant avec l’architecture avant-gardiste du bâtiment. L’œuvre prend place dans une percée de la dentelle métallique de la Samaritaine, où les différents points de vue qu’offrent les balcons invite à un travelling vertical lorsque le visiteur emprunte le grand escalier ou l’ascenseur.
Céline voit dans l’œuvre de l’artiste-décorateur art nouveau Maurice Pillard-Verneuil un lien fort avec le garde-corps du grand escalier et les mosaïques extérieures du bâtiment. Elle choisit de réinterpréter le motif Freesie à inflorescence réfractée, extrait du livre Étude de la plante, 1908. La grande tapisserie reprend l’élégance du dessin ciselé du garde-corps ornemental de l’escalier central et la structure rivetée de la construction Eiffel. Tout en valeurs de bleu indigo, du blanc au bleu foncé, jusqu’au noir, Céline crée avec les artisans japonais Kiyohara Orimono une rencontre graphique entre motif art-nouveau et les techniques de tissages japonaises dont celui du Saki-ori. Des bandes de t-shirt Uniqlo recyclés dialoguent avec le tissage de papier washi. La composition raconte un passé-présent entre tradition du savoir-faire et questionnement contemporain autour de l’up-cycling.
Pour souligner le panneau tissé de Kiyohara Orimono, Céline Thibault imagine avec le Studio Impressif, créé par Léna Perraguin, un galon d’architecture revisité. Le croisement et l’enchevêtrement des fils teintés bleu font référence à la structure géométrique en damier sur laquelle la ville de Kyoto est implantée. Une calligraphie de l’artiste japonais Hiroshi Ueta, inspiré par le caractère 行, qui symbolise le mouvement, est intégrée au tissage de Léna et accentue l’idée de va et vient, de rencontres entre deux pays.
À l’image d’une trainée fantasmatique, un ruban lumineux parcoure l’installation. En résidence aux Ateliers du Faire avec le duo de verriers Andrighetto-Miot, Céline Thibault et Géraud Pellottiero forgent une composition intégrant lumière et verre galbé. Tantôt dessus, tantôt dessous, les rayons de verre soufflé se faufilent entre les différents éléments tissés et rappellent la chorégraphie du passant dans la ville. Ce dessin peut évoquer la représentation des nuages dans certaines estampes japonaises, volutes en mouvement modelées par le souffle du vent et des verriers.
Cette installation est un hommage aux liens qui unissent la France et le Japon, Paris et Kyoto dans leur amour des pratiques de savoir-faire ancestraux liés à cet artisanat.